Artisane : Quand la Passion rencontre la Gourmandise
Entrez dans l’univers enjoué et gourmand de Marion et sa sandwicherie fine l’Artisane, une adresse où la bonne humeur et l’ambiance familiale règnent en maître. Au cœur de cette interview, plongez dans le récit captivant d’une passionnée, qui grâce à son parcours et à une détermination sans faille, a donné vie à un lieu magique pour les gourmands en quête d’authenticité et de délices à savourer.
Est-ce que tu peux commencer par te présenter à nos lecteurs ?
Je me présente, je suis Marion, je suis née à Bourges et j’ai fait toutes mes études à Saint- Denis, en région parisienne. J’ai commencé à travailler dans le secteur universitaire, où je m’occupais de la gestion des recherches de doctorants et de professeurs. J’ai eu la chance de pouvoir faire une «mise en dispo» afin de mettre un pied en cuisine, car ça faisait longtemps que j’y pensais. Je suis retournée à Paris où j’ai commencé serveuse, puis plongeuse, ensuite commis de cuisine, puis second et enfin cheffe. En parallèle, je me suis inscrite aux cours du soir à Paris. Là il faut entrer sur concours, et suite à l’examen qui est surtout basé sur ta motivation, j’ai intégré les cours en cuisine et pâtisserie. J’ai aussi eu la chance d’intégrer l’école « Cuisine Mode d’Emploi » en boulangerie, le programme de Thierry Marx, où j’ai obtenu mon diplôme.
Comment se passe ton retour à Bourges après tout ce temps ?
Mon compagnon et moi, nous sommes ensuite partis reprendre un restaurant dans la Creuse, une première aventure pour sortir de Paris de la meilleure des façons, dans un village de 600 habitants où notre premier enfant est né. Puis l’envie de revenir aux origines et nous voilà à Bourges. J’ai redécouvert la ville, ses quartiers, sa taille humaine, sa gastronomie, son plan culturel, et pour notre vie de famille, c’était top. J’ai travaillé pour le camion du Tacos, c’était une très chouette expérience, puis mon deuxième enfant est arrivé, et j’ai commencé à travailler en tant que cheffe de cuisine dans un collège puis dans une crèche.
Raconte-nous comment est né ton projet culinaire.
Quand j’ai eu l’idée d’un projet perso, je voulais savoir ce que je pouvais apporter de nouveau dans Bourges, faire quelque chose qui n’était pas proposé. Il fallait trouver l’équilibre entre le salon de thé, le restaurant traditionnel, et les horaires en décalés. C’est comme ça que l’idée de proposer des sandwichs et des petits-déjeuners est arrivée. Le sandwich, ça parle à tout le monde, il peut s’adapter à tous type de personne, tu peux le consommer sur place ou venir le chercher au comptoir.
L’aventure a commencé en 2021 juste après la Covid-19, ça m’a permis de faire les travaux, car ici, c’était un club de Bridge. Il a fallu refaire le réseau électrique et la plomberie, mais l’emplacement était très bien situé pour une vie de quartier en centre-ville, mais aussi une zone touristique importante.

Comment réussis-tu à donner de l’espace à ton projet pour qu’il trouve sa place ?
Le concept de restauration rapide atypique permet aux gens de venir avant, pendant et après l’heure du déjeuner pour manger du salé comme du sucré, de se poser à table ou d’emporter leur repas, tout en ayant des produits de qualité et originaux. On ne fait pas de jambon-beurre et de croissant, c’est comme ça qu’avec les boulangers, les restaurants ou la restauration rapide, je ne suis pas en concurrence, je suis dans la complémentarité. Je propose quelque chose à part, car ils font déjà très bien leur travail et n’ont pas besoin de moi pour faire la même chose. C’est pour ça aussi que je suis ouverte du lundi au vendredi. Le lundi, beaucoup de restaurateurs sont fermés, et viennent d’ailleurs manger ici, et le week-end, quand moi je suis fermée, eux sont dans leur pic d’activité. C’est comme ça qu’Artisane a trouvé sa place.
C’est aussi un projet familial, et la photo vintage à l’entrée en témoigne !
C’est un cliché de Jimmy Perriault, alias Noire- Chambre. L’idée est venue après avoir vu l’expo d’une anthropologue qui avait retrouvé plein de photos d’époque et qui expliquait la place des gens sur les photos. La création de ce lieu s’est faite sur le long terme, ici je me vois vieillir, retraitée derrière mon comptoir, ce sont mes enfants qui jouent dans la salle. Et on s’est dit «Il n’y a que ce type de photo qui peut faire comprendre sans l’écrire qu’ici, c’est un lieu de famille, c’est un lieu de vie». Moi, ce que je veux, c’est que les gens y soient bien, mais surtout qu’ils aient envie de revenir. La fresque au mur, les marmites, ça vient des copains, la platine vinyle, c’est notre adolescence.
Là, on parle du projet final qui a abouti, mais est-ce que ça a fonctionné du premier coup ?
Ce n’était pourtant pas gagné dès le départ… Le premier projet était une biscuiterie rue Coursarlon, mais le propriétaire ne voulait pas de commerce de restauration dans ce local. Ensuite, il y a eu le local place de la Barre, ça ne s’est pas fait, car le local était en location et je cherchais un bien à vendre. Et pour finir, il y a eu le garage de la rue Parerie, où se trouve maintenant une brocante. Là, le projet était plus axé sur un bar associatif, mais le local n’était finalement pas adapté au projet. Je m’étais vraiment projetée dans celui-ci, j’adorais l’endroit avec ses grandes portes vitrées aux ambiances berlinoises. Finalement, c’est place des Quatre-Piliers que le projet a trouvé sa place, et c’est parfait. Avec Philomène qui fait le midi et l’après-midi, le restaurant à côté qui travaille surtout le soir, la rue d’Auron avec ses commerces du quotidien et la rue Moyenne juste au-dessus, tout était réuni pour qu’Artisane trouve sa place en semaine le matin et le midi. C’est parfait un lieu qui est idéalement situé pour le tourisme, qui propose une vraie vie de quartier et j’adore cette place.
Avec le recul, est-ce qu’il y a des choses que tu ferais différemment ?
Mon seul regret, c’est d’avoir refusé des coups de main. Je me suis un peu précipitée au début, entre les travaux, l’ouverture, la gestion de la boutique, surtout que j’étais seule en cuisine. Des fois, tu n’as pas le moral, ou tu fais des choses qui te plaisent moins, comme la compta…. Mais c’est aussi le choix d’être entrepreneur. Heureusement, j’ai un mec génial. Il a toujours été très intégré dans ce projet. Il gère une grosse partie avec moi : de la communication, à la compta, en passant par les devis. À terme, j’aimerais qu’il intègre complètement l’entreprise, c’est un projet de famille.
Comment se passe ton contact avec les gens qui viennent chez Artisane ?
Mon objectif est que chacun trouve sa place. Que ce soit sur place ou à emporter, quelque soit le budget, l’âge, ou le fait que ce soit des locaux ou des touristes, je m’adapte. C’est le contact humain, le lien, et la vie de quartier qui créent cette ambiance. Je travaille beaucoup avec des gens d’ici. Il y a le goûter pour les enfants de la Maison de la Culture, mais aussi beaucoup d’autres avec qui je collabore régulièrement. Il y a l’association LGBTQIA+, Emmetrop, la JCE, la librairie Simone qui a une exclusivité sur une recette de cookies, l’inauguration des locaux des Mystères de Bourges, Wall Street English, où je prends des cours d’anglais pour parfaire l’accueil de ma clientèle étrangère et aussi en vue de 2028 Bourges Capitale Européenne. Travailler avec de belles personnes, c’est aussi hyper important.
Nous avons également remarqué que ta carte s’adapte à tous elle aussi.
C’était le but. On a créé la gamme flat-bread pour les petites faims à 4.50 €, les grands sandwichs sont entre 8 € et 10 €, on a développé des recettes sans gluten, une partie de la carte est végétarienne, il y a des soupes, des desserts, des salades de saison, . Évidemment, tout est fait maison et du jour. Si je veux que les gens puissent revenir régulièrement, il faut que le budget soit adapté, mais aussi que la carte soit en adéquation.
Intervention surprise !!
On peut dire que Kévin a eu très chaud quand il a réalisé l’interview de Marion chez Artisane! En effet, en plein milieu de leur conversation, une personne est entrée dans la boutique … Clément des Mystères de Bourges … Crotte, nous voilà démasqué ! Heureusement, il a su garder le silence jusqu’au bout !
Quels sont tes projets pour l’avenir ?
La grande évolution pour 2024, c’est le réaménagement de la salle pour pouvoir accueillir plus de monde et encore plus confortable. Ensuite, ce serait d’ouvrir plus longtemps dans la journée en embauchant quelqu’un à la vente-barista. On aimerait bien avoir une terrasse plus jolie. Et bien évidemment continuer à développer des partenariats.
La petite anecdote de l’Artisane
Une cliente enceinte, en partant après avoir mangé, on parlait et elle m’a dit : « Oula, j’ai bien mangé, ça tire un peu … ». Elle a accouché dans l’heure. Son mari est revenu lui chercher à manger ici quand elle était à la maternité, puis ils sont revenus un jour, cette fois-ci tous les trois.
Le produit que tu préfères cuisiner
Les babkas et les cookies. L’odeur que ça dégage le matin en ouvrant le four … et puis, c’est dur d’y résister dans la journée.

T'as ti vu ce qu'en pense l'équipe ?
Entre l’odeur enivrante qui chatouille les narines, la décoration qui évoque des souvenirs chaleureux, et une atmosphère chargée de joie et de sourires, il est impossible de ne pas être conquis par les lieux. De plus, avec ses produits de qualité, toujours en favorisant au maximum les producteurs locaux, Marion vous offre une expérience culinaire authentique et responsable. Que ce soit pour un moment de détente en solo ou pour partager des instants précieux entre amis, vous trouverez à coup sûr votre bonheur auprès de Marion et son équipe et ça : on adore !
Interview réalisée chez Artisane le 20/12/2023
avec la participation de Marion Corbin
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