À l’assaut des sommets avec Contre Pointe
Nous avons rencontré Brice et Marc, deux passionnés d’escalade de bloc qui ont décidé de défier la gravité et d’envoyer les Berruyers dans les nuages… mais pas que ! Ces deux aventuriers ont créé un véritable paradis pour les amateurs de bonne humeur et de bons moments. Attendez-vous à bien plus que de l’escalade : petite restauration pour les gourmands, un bar pour les assoiffés, une salle de musculation pour les costauds, un sauna pour les zen et des jeux de société pour les stratèges. Découvrez ces deux hommes et leur équipe qui ont transformé l’effort en plaisir et qui sont déterminés à faire de chaque visite une aventure inoubliable.
Parlez-nous un peu de votre parcours :
Marc : j’ai 38 ans et je ne suis pas de Bourges. Ma famille est d’ici et on est parti avant ma naissance en région parisienne où j’ai grandi. Je travaillais dans le commerce de luxe, j’étais responsable d’une marque de montre française et j’y suis resté 10 ans. Je suis venu à Bourges pour le projet il y a quatre ans. Changement de région et reconversion totale pour moi. À côté de ça, j’étais aussi prof de sport le soir, de gymnastique artistique, depuis une petite quinzaine d’années. J’avais donc les deux activités bien attachées par le sport, avec un gros esprit commerce, statistiques, rendement, etc. Les deux mixées, ça donne à peu près ça.
Brice : Moi, j’ai 30 ans, j’habite à Sancerre depuis le tout début COVID, parce que j’ai ma compagne qui est native de Sancerre. Qu’est-ce que je faisais avant ? Beaucoup trop de choses ! Je bossais beaucoup en intérim, je me cherchais un petit peu, je ne savais pas trop quoi faire. Je n’avais surtout pas envie de me poser dans un boulot et d’y rester. J’avais besoin que ça bouge tout le temps, j’ai donc enchaîné pas mal de boulots différents. J’ai travaillé 4 ou 5 ans dans le déménagement. Et après, j’en ai eu marre de lever des cartons. J’ai un cursus scolaire en microtechnique : c’est la conception et la création de petits appareils électroniques : des montres, appareils auditifs, verres de lunettes. Mais en 2016, je suis parti à la rencontre du monde. J’ai fait mon premier voyage tout seul en Nouvelle-Zélande et j’y ai passé une année où je m’étais acheté un véhicule pour l’aménager et y vivre. J’ai rencontré ma compagne au Sud de la Nouvelle-Zélande. On a passés un peu de temps ensemble, elle allait rentrer en France et je l’ai suivie. On est resté un peu de temps ici et on est reparti une bonne année en Australie, puis plein de pays d’Asie, où j’ai passé mon permis tuktuk ! On devait rentrer en 2020, profiter un peu de la famille et repartir. Sauf qu’on est rentrés en confinement.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Brice : On s’est rencontrés dans une salle d’escalade parisienne en 2012 et on est devenus super copains par la suite. Et au moment de lancer le projet, j’ai pensé à lui pour qu’il me donne un coup de main.
Marc : Je l’ai aidé pour son business plan, et ça m’a beaucoup plu. Et puis, au fur et à mesure, je commençais à être bien dedans et c’est là que Brice me propose qu’on le fasse ensemble. Il me laisse un temps de réflexion parce que c’est pas anodin quand même. Et puis peu de temps après je lui ai dit: « Allez, banco, on y va ! »
C’est donc le début de Contre Pointe ?
Marc : ça a commencé en octobre 2020, puisqu’après, il nous a fallu quasiment un an pour monter et lancer le projet. Je monte le business plan, même si je n’ai pas de pied dans le business. En novembre, je me suis inscris à une formation à la Chambre de Commerce de Bourges de trois mois. Ça commence en février. Je mets mes affaires en place un peu à Paris, parce qu’on ne change pas tout comme ça du jour au lendemain. Février, je commence la formation et je vois que le business plan tient la route. Et là je dis à Brice : « OK, on ouvre en juin ». Je m’étais un peu enflammé ! On a en plus la chance de tomber que sur des personnes bienveillantes. On a une amie architecte d’intérieur qui nous suit. Elle nous a conçu toute la déco ! Beaucoup de coups de main ! Je speed pour monter le dossier … papier glacé, une double page qui s’ouvre, ultra lisible. On pose le dossier aux banques et acceptation du dossier ! Donc une fois que la banque est derrière toi et que tu as les archis, ça va très vite. Par contre, on se rend compte que ça ne sera jamais ouvert en juin. On ouvrira donc en septembre et tout était bien parti pour. On avait les clés du bâtiment en juin et tous les travaux étaient censés se faire en juillet. Sauf que le jour de la signature, le local s’était fait complètement dépouiller : ils avaient arraché tous les faux plafonds, les câbles électriques, l’alimentation RIA incendie qui a inondé tout le bâtiment !
Brice : Donc gros nettoyage, les restes de faux plafonds, de câbles électriques … poubelle. On commence les travaux et j’arrive un matin, les poignées étaient tordues, on s’est fait voler tout notre électronique ! Les visseuses, les disqueuses, le Karcher, les caisses à outils toutes neuves. Il y en avait pour une somme astronomique !
Du coup, les sociétés ne pouvaient pas venir bosser en juin ! On a donc perdu toutes les grosses sociétés qui étaient censées travailler pour nous principalement pour une question de planning.
Mais comment avez-vous continué ?
Marc : On a eu beaucoup de chance d’avoir croisé un jour une société du coin qui s’appelle Clim’en Berry. Clément passe un jour avec son camion devant le local et nous demande si nous n’avons pas besoin d’une clim. On lui explique notre situation et il nous dit qu’il va trouver des solutions. Il nous rappelle 15 jours plus tard en disant: OK, en novembre, on bosse pour vous ! Que des entreprises du coin : électricien, plombier, plaquiste … Ils venaient tous de se mettre à leur compte depuis pas tellement longtemps, donc ils avaient encore des dispos ! C’était un petit conglomérat de plusieurs potes qui avaient chacun leur société. Ils ont fait tous les travaux, novembre, décembre. En deux mois, la salle était prête !
Et donc ça y est, c’est l’ouverture !
Marc : Ouverture le 3 janvier ! Inauguration, beaucoup de publicité, les deux premiers mois on a donc plein de monde, c’est tout nouveau, ça tourne bien. Puis ça se tasse un peu, c’est là que nous devons trouver comment donner envie aux berruyers de venir découvrir les lieux et revenir ! En deux ans et demi, 5 500 personnes sont venues et revenues ! Maintenant, on arrive même à travailler avec des lycées, avec l’INSA, etc…
Brice : Le bouche à oreille à énormément d’importance, encore plus dans le Berry où il faut du temps pour faire ses preuves auprès des clients. On avait un confrère, Charli, route de la Charité, qui faisait trampoline, squash et escalade et qui a malheureusement fermé : il n’a pas hésité à dire à tous ses clients de venir ici !
Votre activité est l’escalade, dites nous en plus ?
Marc : Nous, on fait du bloc, il y a des murs qui font 4,50 mètres de haut : c’est le plus haut de la législation française. Au-delà de ça, il faut une corde et un baudrier. On est sur un effort qui est court mais intense et ce type d’escalade n’est pas très connu. Quand les clients rentraient ici, la première chose qu’ils remarquaient et qui les étonnaient : pas de corde, pas de baudrier. Est-ce que ce n’est pas dangereux ? On est là pour accompagner et former. Sans oublier les enfants, il y a une initiation qui est obligatoire pour la première fois concernant la sécurité qui est très importante pour nous !
Brice : On préfère refuser des gens qui ne veulent pas se plier à cette règle, plutôt que d’avoir des accidents. Ici, les adultes et les enfants sont au même endroit. Il faut que tout le monde soit au courant des règles pour que tout se passe bien.
Marc : Ce type d’escalade permet de venir grimper tout seul, il y a donc vraiment ce côté entraide et c’est ça qui est génial. Il y a plein de gens qui sont arrivés seuls et là, ils font désormais partie d’un groupe qui grandit encore et encore. Maintenant, ils font des soirées ensemble, c’est super. Avec l’espace petite restauration et bar.
Justement, vous ne faites pas que de l’escalade ?
Brice : Ce n’est pas juste une salle de sport. C’est vraiment un lieu où on veut que les adultes, les enfants, les ados se sentent bien, qu’ils aient envie de rester. On a des ados qui viennent faire leur devoir ici juste parce qu’ils se sentent à l’aise. On a des gens qui viennent faire du télétravail, on a vraiment de tout. On touche un peu tout le monde, et c’est cool.
Marc : On a d’abord toute une partie échauffement avec appareil de musculation et fitness, de façon à se préparer, à se chauffer, etc. Ensuite, toute la partie escalade, de tous niveaux, adultes et enfants, même si on est quand même plus à la base une salle typée adultes qu’enfants, c’est assez encadré de façon à ce que ça ne parte pas dans tous les sens et que ce soit agréable pour les adultes. Une fois que la séance est faite, il y a un sauna pour huit personnes, parce que c’est très bon pour la récupération, en plus d’être super agréable et de pouvoir se détendre. Et puis, à l’issue de ça, toute la partie bar, petite restauration, où l’on va proposer un gros choix de bière en essayant de travailler avec un maximum de brasserie artisanale, locale.
Donc on peut vraiment venir sans même faire de l’escalade ?
Marc : Il y a des gens qui viennent parce qu’ils savent que nous avons de bonnes bières sans oublier le soft. L’idée est d’avoir des choses de qualité, bio, locales. Et puis, nous avons aussi la petite restauration: planche de fromage, planche de charcuterie. Pour ça, on a plusieurs partenaires : un restaurant de la Chapelle Saint-Ursin qui nous fait sécher notre filet mignon aux herbes de Provence, qui nous fait fumer notre magret de canard, ce genre de choses. Et une boucherie berruyère qui nous fait notre bacon afin de proposer que du frais.
Le bar est au centre de tout, on voulait vraiment que la partie lieu de vie, soit au milieu. Ce qui fait que quelqu’un qui ne grimpe pas, qui vient avec des grimpeurs, ne se sentira pas isolé. Il est là avec son ordi, avec ses copains qui sont en train de grimper à la montée. Depuis quelques mois, on a ramenés des jeux de société pour les enfants et les adultes. C’est un vrai lieu de vie en communauté.
On ne peut donc vraiment pas s’ennuyer ici ?
Brice : impossible ! Pour l’escalade, il faut savoir aussi que la salle est divisée en 13 zones : une voie de chaque couleur. Et en effet, toutes les semaines, on change entre une et deux zones tous les lundis. En fonction de là où elles sont, on les change par deux parce qu’elles s’entremêlent. Ce qui fait que grosso modo, sur deux mois, on a l’intégralité de la salle qui est renouvelée.
Marc : c’est vrai, impossible de s’ennuyer. On essaye aussi plusieurs fois par an de racheter des prises de façon à compléter notre bibliothèque, notre catégorie de prises, pour toujours pouvoir proposer des nouvelles choses.
Pour finir, l’escalade a toujours fait partie de vos vies ?
Marc : On a découvert ça ensemble, à la même période, en 2012, exactement comme des clients viendraient ici et découvriraient la salle. On n’en avait jamais vu, jamais entendu parler, parce que c’était très peu développé. Et une salle s’ouvre à côté de chez Brice. Avec mon groupe du club de gym, on cherchait une activité un peu sympa à faire une fois et on est rentrés dans une salle d’escalade… on est venus, revenus. Et c’est là que j’ai rencontré Brice, qui lui aussi venait faire des séances et on s’est mis à s’entraîner quasiment tous les jours. On était dans une salle conviviale, un peu comme ici, où tout le monde se connaît et se donne des tips sur les voies. Et puis, ça s’est fait comme ça. Brice, a fait un peu de compets, mais rien d’officiel. Enfin, il a fait une formation d’ouvreur pour ouvrir les voies. On n’est pas en sciences sportives de niveau dans l’escalade, juste, on s’est beaucoup entraînés.
Marc : On sponsorise une athlète, Laurie-Lise Philippon, qui a fini l’année dernière vice-championne de France du combiné, donc le mélange des trois disciplines dans l’escalade. C’était une volonté de sa part de s’affilier à un club du coin. Elle est de Saint-Martin-D’Auxigny et il lui fallait un endroit pour s’entraîner : On l’a accueillie. Laurent la coache ici pour ses entraînements et lui prépare des séances et moi, je la coache sur les compétitions. Cette année, on était à Valence, à Toulouse….
T'as ti vu ce qu'en pense l'équipe ?
Alors, soyons honnêtes : la team Tativu n’est pas exactement composée de sportifs chevronnés. Pourtant, nous avons été agréablement surpris par les lieux ! De l’escalade, leur activité principale, en passant par le bar et la restauration, Brice et Marc ont réussi à créer un espace unique qui comblera petits et grands, sportifs ou non ! Que ce soit pour fêter votre anniversaire, améliorer vos capacités sportives ou simplement passer un bon moment, Contre Pointe est là pour vous faire grimper au septième ciel. Et croyez-nous, même les moins athlétiques d’entre nous y ont trouvé leur bonheur. Parce qu’après tout, qui peut dire non à une ascension suivie d’un bon verre et d’un sauna bien mérité ?
Interview réalisée dans les locaux de Contre Pointe le 06/05/2024
avec la participation de Brice et Marc
Tous droits réservés à l’association Tativu