Une Femme, trois boutiques et un sourire qui ensoleille Bourges
Aujourd’hui, nous partons à la rencontre de Valérie, une femme lumineuse et toujours souriante, qui a su transformer son arrivée à Bourges en véritable opportunité. Après un déménagement dans notre belle ville, elle s’est lancée dans l’aventure entrepreneuriale avec audace et passion, ouvrant trois commerces dans des domaines aussi variés que la mode, la doudoune, et l’art culinaire. En plus de sa réussite professionnelle, Valérie s’investit pleinement dans la dynamique du centre-ville, contribuant activement à la vie commerçante locale et au renouveau de Bourges.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vos origines ?
Je suis une Lorraine de pure souche. Mon papa était informaticien dans la presse. Je suis née à Pompey, là où on a construit toute la ferraille pour la Tour Eiffel, et j’habitais à Pont-à-Mousson. Donc la Tour Eiffel, pour moi, c’est le plus beau bâtiment du monde. Et ma maman était femme de ménage tout en s’occupant de ses enfants. Deux frères. Je suis celle du milieu. Je dirais presque la perfection, mais bon (rire). J’ai vécu avec mon mari et mes enfants une quinzaine d’années sur Paris en étant dans la restauration collective, multi-services aux entreprises. Sinon, j’ai fait de la restauration traditionnelle, de la restauration rapide pour Brioche Dorée. J’ai pas mal voyagé. J’ai fait mes études, à part chez moi, en Lorraine. Après, je suis allée en Bretagne. Je suis partie en Suisse. Puis, je suis retournée en Lorraine. J’ai fait les Antilles, j’ai refait la Suisse. J’ai pas mal bougé avant de me fixer en région parisienne. Une fois fixée, je ne voulais plus partir.
Pourquoi avez-vous débarqué dans notre belle ville de Bourges ?
Mon mari travaille dans un grand groupe de prestataires de services. D’où mon arrivée à Bourges, puisqu’il a été muté en 2016… Toute une émotion : on pleure quand l’agence immobilière veut accélérer notre dossier pour le déménagement. Je suis partie en larmes de son agence, la pauvre. Nous voilà donc arrivés le 7 février 2016… Oui, parce qu’on se souvient de la date. C’était un dimanche. Sous la pluie. J’étais très heureuse (rire).
Ça a été une si mauvaise expérience que ça ?
Non, loin de là. Si on n’avait pas eu un peu cette mutation un peu forcée, je n’aurais pas fait tout ce que j’ai fait ici. Je serais encore dans mon ancienne entreprise, j’aurais peut-être continué à monter de niveau, mais je ne me serais pas mise à mon compte, je n’aurais pas créé ma société. Ça a été une opportunité, après, de pouvoir évoluer dans des milieux totalement différents. Je ne connaissais pas le commerce, je ne connaissais pas tout ça.
Et bien justement, comment commence cette envie de vous diriger dans le commerce ?
Le hasard ! Nous avions un concert en région parisienne, on mangeait chez des amis un dimanche midi et c’est eux qui me disent : « La semaine prochaine, on va au Salon de la franchise. On aimerait se mettre à notre compte. » Et puis là, on se regarde avec mon mari et on se dit : « Tiens, vous me logez, je viens avec vous. » Je vais avec eux. Mais ça a été vraiment des concours de circonstances. Tant qu’on n’a pas trouvé la bonne enseigne, on cherche, on cherche, on cherche. Mais une fois qu’on a accroché à un concept, après, tout s’enclenche vite. Donc, Calzedonia s’est vite enclenchée puisqu’on a été en contact avec eux en août 2017. On a trouvé un premier local dans la foulée et en avril, on ouvrait.
Le début d’une longue aventure alors ?
Pas tout à fait au départ. Nous avons ouvert la première boutique et j’ai accepté un contrat à côté dans mon ancien secteur. Mais je me suis très vite rendu compte que ça ne me convenait plus : Parce que l’idée, c’était soit je retrouvais un autre boulot, soit on ouvrait une deuxième enseigne. Et au moment où je prenais un boulot en dehors de la boutique, l’agent immobilier me dit : « J’ai un local pour vous. » Et là, on s’est dit m***rde. Donc, il faut trouver une autre enseigne. Et c’est mon fils, l’aîné, qui nous a trouvé Jott… ok, à la place de suivre les cours, il était sur son téléphone. Et il nous a trouvé Jott. Et pareil, ça s’est fait très, très vite. Et Culinarion, c’était pire ! Parce qu’on s’était déjà renseigné pour l’enseigne à la place de Jott et puis on n’avait pas trouvé ce qu’on désirait. Nous, on n’était pas totalement convaincus.
Justement, vous avez aujourd’hui trois enseignes, qu’est-ce qui vous a décidé à choisir ?
J’ai besoin de travailler dans des ambiances quand même « familiales ». Calzedonia, c’est énorme, c’est un groupe immense, c’est l’univers. C’est gros mais ça reste familial. Et moi, j’ai besoin de ça. Calzedonia, c’est une affiliation, Jott, une franchise et Culinarion une coopérative. Ça veut dire qu’on est actionnaires, nous, de la coopérative et de notre enseigne. Donc, on est décisionnaire et notre voix a de l’importance. On ne bosse pas que pour des actionnaires et on reste dans une ambiance où on peut quand même parler à ceux qui sont au-dessus, parler librement, en tout cas.
Et c’était un véritable choix de vous installer au centre-ville et non dans les centres commerciaux / galeries marchandes ?
Centre-ville, oui, parce qu’on était tombé sous le charme du centre-ville. La première fois qu’on l’a fait, on s’est dit de suite qu’il était beau. C’est propre et bien entretenu. Et surtout, en centre-ville : le contact n’est pas pareil. Le relationnel avec le client n’est pas pareil.
Qu’est-ce qui fait l’originalité de votre première boutique : Calzedonia ?
Nous sommes les seuls spécialistes de la jambe. Et l’été, nous sommes les seuls spécialistes du maillot de bain. Et en plus, on a une boutique qui se transforme en fonction de la saison. On est très colorés, maillots l’été. Et après, on bascule vraiment sur la gambette. Et à l’époque, Calzedonia, c’était surtout Julia Roberts qu’on avait comme égérie. Ça a beaucoup marqué. Encore aujourd’hui, les clientes nous le disent ! C’était une égérie forte. Les atouts de la marque, c’est leur fantaisie, le côté italien où ils sont quand même forts au niveau stylisme. Et c’est l’originalité de leurs produits. Nous, quand on reçoit certaines pièces, on se dit : « Oh là là ! Comment on va vendre ça ? » Un truc à paillettes, à sequins, les pantalons à moitié transparents et tout. Et en fait, eux, ils osent. Donc, il faut l’amener petit à petit à Bourges.
Pour ce qui est de votre deuxième boutique, Jott ?
C’est la doudoune : et en plus c’est une marque française. Quand on voit la boutique, même de l’extérieur, la disposition avec tous les pochons colorés : on craque ! Et maintenant, on commence vraiment à être reconnus pour le maillot. Jott est très connu pour la doudoune, mais ça fait du maillot de bain homme, ça fait du t-shirt, ça a des produits plus légers pour l’été, avec du coupe-vent, de l’imperméable, des choses comme ça. Mais ce n’est encore pas suffisamment connu : on y travaille !
Et enfin, pour Culinarion ?
Et oui, la cuisine ! Une histoire de cœur ! Je vais revenir à mon côté peut-être humain, mais je viens de la restauration. J’ai tout un cursus là-dedans. J’avais un rapport avec la restauration. Il n’y avait pas grand-chose sur Bourges. Mais, j’avais un peu supprimé la boutique d’accessoires de cuisine dans mon esprit. Mais le naturel revient ! Et l’occasion s’est présentée très vite avec ce local qui s’est libéré. Et ici, c’est des passionnés. On ne peut pas travailler ici si on n’aime pas la cuisine (rire). Par contre, on fait des ateliers de temps en temps : donc tout le monde peut venir ! Passionnés ou non !
Quel est le mot d’ordre pour vous et vos équipes ?
Quand les clients viennent dans les boutiques, ils nous le disent : « Merci pour le bon moment qu’on a passé ». C’est important. Même s’ils n’achètent pas. Je le dis souvent à mes équipes : je ne veux pas d’achat forcé. Si ça ne va pas à la cliente, ça ne lui va pas. On ne va pas vendre pour vendre. Les gens, quand ils viennent ici, ils font leur premier tour. On ne va pas être derrière eux à les forcer à acheter absolument un article. On peut papoter, rigoler, ils ne vont peut-être rien acheter, mais ils reviendront. Ou ils en parleront autour d’eux. Le principal, c’est qu’ils passent un bon moment !
Et en plus de vos activités, vous vous êtes lancée dans l’Office des Commerçants et Artisans de Bourges (OCAB) !
J’ai d’abord commencé comme trésorière en 2022, c’était tout nouveau ! J’ai été bénévole dans des clubs de sport, mais soit je gérais l’équipement, soit le groupe de bébés nageurs quand j’étais en région parisienne. Mais jamais à ce niveau-là. Et puis, trésorière, je trouvais que c’était une responsabilité qui était quand même assez importante. Mais l’association a connu des difficultés et ça devenait difficile de gérer cela avec peu de personnes. J’ai donc pris la décision de démissionner en 2023. Et un jour, Elsie Ribeiro, nouvelle directrice de l’OCAB fraîchement arrivée, est venue vers moi, je suis donc revenue petit à petit. Parce qu’Elsie, c’est un tempérament, elle va de l’avant, elle a une dynamique, elle a des idées et on pouvait avancer. Julie Maridet, pareil, était derrière (directrice d’Avaricum). Donc, on était un petit trio où on se disait : « Allez, on peut peut-être faire quelque chose. » Il faut qu’on fasse bouger les choses. Pour les faire bouger, il faut des nouveaux et il faut une nouvelle équipe. Je me suis donc présentée au poste de présidente du bureau. Nous avons de nouveaux adhérents et une dynamique qui se lance !
Vous avez donc trouvé un bon binôme avec Elsie ?
C’est une très belle âme. C’est la bonne humeur, c’est le sourire. Après, on fonctionne toutes les deux pareil. On peut tout donner, mais quand ça ne suit pas, on repart aussi vite. On bosse vraiment de la même façon. C’est rare qu’on ne soit pas en accord dans notre façon d’être et dans la façon de faire les choses. Mais moi, elle m’embringue même dans des trucs, des fois… (rire)
Quel est l’ustensile de cuisine indispensable pour vous, à la cuisine ?
Un couteau
Collant noir ou collant couleur chair ?
Noir
Doudoune claire ou foncée ?
Colorée
Quel commerce aimeriez-vous ouvrir ?
Une épicerie Corse (Mon mari est Corse)
Votre rue favorite ?
La rue Mirebeau
Votre restaurant favori ?
La Suite
T'as ti vu ce qu'en pense l'équipe ?
Le mot d’ordre ? Humour, bonne humeur et énergie ! Voilà ce qui représente Valérie, une femme pétillante qui pourrait bien en inspirer plus d’un ! Son parcours, c’est un peu comme un marathon où chaque virage est une opportunité. Un déménagement ? Pas de problème, elle ouvre trois boutiques ! Alors, que vous vouliez compléter votre cuisine, vous réchauffer avec une doudoune colorée ou affiner votre style avec des collants de folie, foncez rencontrer Valérie et son équipe. Sourire garanti, et peut-être même un fou rire, entre deux conseils pro et joyeux !
Interview réalisée chez Culinarion
le 05/09/2024 avec la participation
de Valérie Cosenza et Perrine
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