Rock In Berry : Le Rock’N’Roll comme vous ne l’avez jamais vu !
Le rock n’est pas mort ! En tout cas, pas tant que Marie, Fernand et tous les membres de l’association Rock in Berry continueront d’organiser ce festival devenu mythique dans la région, sur une terre du Berry beaucoup plus rock’n’roll que vous ne l’imaginez. Passionnés de RockaBilly, c’est lors d’un week-end magique que ces passionnés vous font vivre un moment unique, bercé par les années 50 et une musique hors du commun.
Les présentations de Marie et Fernand
Marie : Ma famille vient de Normandie, et pour des raisons professionnelles, nous sommes arrivés à Bourges en 75, puis aux Aix d’Angillon en 77. Je suis issue d’une fratrie importante par le nombre, et c’était des supers années. C’est mes sœurs qui m’ont initiée au Rock’N’Roll. C’était les années 80, le rock était de retour en force en France, et elles sortaient tous les week-ends.
Fernand : Mes parents sont Portugais. Mon père est arrivé en 57, et ma mère cinq ans après. Avec mes deux frères, Dominique et Daniel, on a grandi à la ferme du Pont Reau à Saint-Germain-du-Puy pendant vingt-six ans. J’ai découvert le Rockabilly fin 70 début 80 par mon cousin qui était un des premiers à l’écouter ici, ils bougeaient partout en France pour aller voir des concerts, des rassemblements.
Une rencontre Rock’N’Roll
Marie : C’est en 93, lors d’une soirée Rock’N’Roll que j’ai rencontré Fernand. Il est bon danseur et il a su jouer de ses atouts !
Fernand : C’était un samedi soir aux Aix d’Angillon, il y avait un concert, j’y suis allé avec des copains, et c’était l’époque où tout le monde dansait à ces soirées. Donc je l’ai invitée à danser, et ça a été la première rencontre.
Marie : à ce moment-là, moi, je suis étudiante à Tours en licence de droit, et Fernand travaillait dans la distribution de boisson. J’étais étudiante salariée, je faisais tourneur fraiseur puis livreur pour pouvoir payer mes études. Je suis revenue définitivement ici quand je suis tombée enceinte de notre premier enfant, et j’ai commencé à travailler à la mairie de Bourges.
Création du Festival
Marie : À l’époque, il y avait plusieurs associations à Bourges, dont Rock and Roll Society, qui organisait des concerts de Rockabilly dans le coin, en faisant venir tous les pionniers des années 50, et c’est vrai que depuis, Bourges a toujours été connue pour être une ville très Rock’N’Roll !
Fernand : Quand cette association s’est arrêtée, il n’y avait plus grand-chose par ici, il fallait se déplacer pour aller voir des concerts et des nouveaux groupes. C’est un copain qui a lancé l’idée, en proposant la création d’une asso à mon frère, mon cousin, et à moi-même, les quatres premiers membres du bureau, et Marie, elle, était bénévole.
La grande première
Fernand : En 2010, on lance notre premier festival, et ça a marché tout de suite. On a loué la salle de Saint-Germain-du-Puy, on a contacté des groupes, on fait la com du concert, et comme je travaillais chez des distributeurs de boissons, je savais assez bien comment ça fonctionnait. Ça durait le temps d’une soirée, et déjà, on avait la volonté de faire découvrir des groupes qui n’étaient jamais venus ni dans le coin, ni en France. Ce soir-là, c’est un groupe suédois, mais aussi des groupes de copains.
Marie : à l’époque, c’est le concert de la débrouille. On a tous mis de notre argent, on allait voir des potes pour le matériel musical, et les bénévoles, c’était la famille et les amis. On a commencé aussi à chercher des partenaires locaux dès le début.
Les débuts du Festival
Fernand : On fait ça pendant quatre ans, de 2010 à 2014, avec toujours des nouveautés, que ce soit des groupes ou dans l’organisation. On a commencé à faire passer un groupe le samedi après-midi dans le bar de Saint-Germain-du-Puy pour faire venir du monde avant la soirée, et ensuite, c’est avec Floris Bruerre du Pub Murrayfield qu’on a commencé à le faire sur deux jours, le vendredi soir dans son Pub et le samedi dans la salle. Floris, c’est quelqu’un qui nous a toujours aidés, même quand les concerts se sont arrêtés au Pub, il est tout de suite devenu partenaire.
L’heure du changement
Marie : Pour l’édition de 2015, un grand changement s’opère, puisqu’on décide de faire le festival à Trouy. Il y a plusieurs raisons à ça, tout d’abord, le site de Trouy est plus adapté à ce que nous souhaitions mettre en place, comme l’accueil possible des voitures en plus grand nombre, de la restauration et des stands. Ensuite, il y a eu la logistique avec le soutien de l’association Trouy Temps Libre ( TTL ) qui organisait la fête des flots ici. Il fallait voir le boulot… Le vendredi soir, c’était un concert gratuit, on avait fait venir Dollar Bill. Le samedi, on était ouvert toute la journée, pour les stands, les expos de voiture, la restauration, et le soir deuxième concert, où là, on a réussi à faire venir pour la première fois un Américain, Big Sandy.
Du Berry au bout du Monde
Fernand : Pour la programmation, on a toujours voulu faire quelque chose de très original et unique. Comme on est tous des passionnés, c’est nous qui démarchons les groupes en fonction de nos goûts, nos envies, et ceux qu’on découvre lors de festivals. On a eu vraiment plein de nationalités différentes: Français, Suédois, Italien, Allemand, Espagnol, Anglais, Américain, Hollandais, Canadien, Belge, Hongrois, Suisse, Portugais, Finlandais. La plus grosse surprise du festival, c’était de réussir à faire venir Big Sandy. Financièrement, le faire venir uniquement pour Rock in Berry, c’était impossible, mais la chance qu’on a eu, c’est qu’il était en tournée en Europe à ce moment-là.
Une passion qui ne s'éssoufle jamais
Marie : On fait beaucoup de concerts et de festivals rockabilly dans l’année pour découvrir de nouveaux groupes. Par exemple en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en France, comme le Dream Fish d’Alassac, même s’ils ont décidé d’arrêter en 2019.
Présentation du Festival
Fernand : Pour présenter le festival de façon générale, les festivaliers viennent en voitures ou motos anciennes et sont accueillis par l’association Crazy Road Cars Club. Ensuite, il y a la partie stand, avec plein de choses différentes, mais toujours dans l’esprit rockabilly, c’est-à-dire des fringues vintages et de la friperie, des bijoux, des disquaires, des brocanteurs d’époque. Là cette année, on a un gars qui retape des vieilles radios pour qu’elles soient adaptées avec le Bluetooth et tous les accessoires de maintenant. Il y a également la partie restauration assurée par un professionnel, et nous, on gère la buvette. Il y a des tables, un grand Barnum, des mange-debout, enfin tout ce qu’il faut pour passer un bon moment sur le festival. Et puis 21h, début des festivités, trois groupes chaque soir plus les DJ qui passent de la musique entre chaque groupe. Il y aussi les groupes en accès libre qui jouent le samedi et le dimanche après-midi sur le festival, pour rendre accessible la musique rockabilly à tout le monde.
La grande première
Marie : Pour les artistes, c’est nous qui nous occupons de tout. Ceux qui viennent de l’étranger, on les fait venir la veille pour qu’ils aient le temps de se poser et de s’installer. Il y a des navettes pour aller les chercher à l’aéroport, on gère les billets d’avion, les embarquements, la restauration, les hôtels pour l’hébergement, l’installation sur place. C’est organisé, mais toujours familial, il y a toujours cette notion de partage, de rencontre, et de bienveillance.
La mythique affiche du festival
Fernand : Les premières affiches, c’est mon frangin Dom qui les faisait à l’époque où on était à Saint-Germain-du-Puy. Progressivement, on a créé une véritable identité visuelle. Il y a deux personnes qui ont vraiment travaillé dessus au fil du temps, Julien et Ludo, et c’est grâce à eux que nos affiches sont vraiment reconnaissables et uniques.
La belle rencontre
Fernand : José, c’est notre belle rencontre du festival. C’est un Espagnol qui vient de Valence, et qui tient un stand de fringues. Sur la route jusqu’à Trouy, il a cassé le moteur… Son déplacement plus les réparations, plus l’hébergement, il n’allait pas rentrer dans ses frais. Pour le dépanner, on lui a proposé d’annuler son hôtel pour venir dormir à la maison. Depuis, chaque fois qu’il vient, il dort à la maison, il a ses habitudes, on a vraiment sympathisé… Il nous appelle « Papa et Maman »…
Quand les remerciements s’imposent
Marie et Fernand : On voudrait remercier les partenaires du festival, les bénévoles sans qui le festival serait impossible, la ville de Trouy pour son soutien, l’association TTL, et bien sûr tous les membres de Rock in Berry.
Le meilleur moment du Festival
Les bons moments, c’est d’être tous ensemble, la famille, les amis, les bénévoles. À la fin, on est crevé, on n’a pas beaucoup dormi, mais c’est tellement intense et génial de voir que tout le monde est content, que les gens viennent en famille et entre amis, c’est incroyable.
Et le pire moment ?
La pire galère, c’est quand un groupe n’arrive pas… On a eu un groupe italien qui a cassé le moteur sur la route, et un autre qui a raté l’avion d’Angleterre… Là il faut trouver une solution, mobiliser des bénévoles, faire des allers-retour, et c’est toujours du stress.
On a eu aussi un groupe d’Américains qui venaient jouer, et le temps entre le concert et le départ, le lendemain, était très court. On avait quand même pris une chambre d’hôtel, et ça a été une grande erreur…. Ils avaient décidé de ne pas dormir et de faire la fête. Ils courraient dans les couloirs, s’aspergeaient d’alcool, jouaient dans l’hôtel… Le pire, c’est que tout était filmé dans l’hôtel. Depuis cet événement, on a changé notre organisation… Quand un groupe n’a pas le temps de dormir, on les garde avec nous plutôt que de les déposer à l’hôtel.
T'as ti vu ce qu'en pense l'équipe ?
Il faut savoir que malgré une organisation gigantesque et un dévouement sans faille, Marie, Fernand et tous les autres membres ne font ce festival que de façon bénévole. C’est leur passion commune qui les rassemble autour de cet évènement, et c’est ce qui fait de ce week-end un moment unique. Rassembler, chanter, danser, partager, écouter, tout un tas de choses qui vous est permis de faire sur les terres de Rock in Berry. Mais cette réussite est également dûe à une volonté très particulière : rester un festival à taille humaine, avec des valeurs et une authenticité qui lui rend justice au centuple. Alors il ne vous reste qu’une chose à faire, du 17 au 19 mai, venez vous balader dans les stands venus d’un autre temps, admirez les voitures et motos en provenance du continent du rêve américain, et laissez-vous porter par une musique aussi agréable que transportante.
Interview réalisée lors d’un apéro vraiment cool
le 30/04/2023 avec la participation de Marie et Fernand
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