Villa C : Une histoire quatre étoiles
On pourrait commencer cet article par le fameux «Il était une fois…» des contes de fées mais on choisit de vous le présenter comme on préfère : avec les «vrais» mots de nos deux personnages : Anne-Olivia et Aurélien, les propriétaires de l’Hôtel Villa C, situé à deux pas de la gare de Bourges. Une histoire inspirante qui prend vie ici à Bourges : un couple s’est formé, après des parcours professionnels exceptionnels pour converger vers un rêve commun. Découvrez donc cette histoire passionnante façonnée de voyages, d’amour, de famille, de projets autour d’une aventure entrepreneuriale !
Présentation de Anne-Olivia
Je suis née dans les Deux Sèvres, mes parents sont des Ch’tis natifs du Nord, et j’ai deux grands frères. Nous avons beaucoup déménagé dans ma jeunesse pour les raisons professionnelles de mon père. On a fait toute la partie Ouest de la France, le Gers, ensuite la Vendée…
J’ai fait un BTS Tourisme et Loisirs à l’époque à côté de Toulouse, je suis ensuite partie un an en Angleterre pour bien améliorer la langue. Quand je suis rentrée en France, j’ai cherché du travail et j’ai trouvé un poste de réceptionniste à Holiday Inn Orly Aéroport, à Paris. Là, j’ai eu un chef de réception qui m’a tout appris. Il a été génial, il m’a transmis beaucoup de choses. J’ai évolué très rapidement et après, j’ai fait plusieurs établissements, dont le Château de Montvillargenne dans l’Oise, je suis partie en Belgique, puis en France à l’Holiday Inn Porte de la Villette. On est venu me chercher pour faire l’ouverture du Crowne Plaza de Montauban.. Là, l’expérience n’a pas été très agréable de par le propriétaire de l’établissement, j’ai donc pris trois mois de vacances pour me poser. Dans les différentes propositions professionnelles que j’ai eues, il y avait l’opportunité de venir ici, où j’ai pris le poste d’adjointe de direction au Mercure de Bourges en 2007.
Présentation d’Aurélien
Je suis natif de la région de Sancerre, j’ai fait mes études sur Bourges où j’ai commencé par un CAP et un BP en tant que serveur. L’apprentissage m’a apporté beaucoup de rigueur et de sérieux, acquis aussi grâce à mes parents qui étaient commerçants. J’ai ensuite passé un diplôme de sommelier que j’ai obtenu sur Tours dans un hôtel-restaurant qui faisait partie des 20 plus belles caves de France, on avait à peu près 18 000 bouteilles à la cave. Je suis parti moi aussi en Angleterre juste après, et je suis revenu pour un poste de sommelier à l’Abbaye de Saint-Ambroix qui était étoilé au Michelin quand j’avais 22 ans.
Je suis ensuite parti sur Dijon pour une autre expérience dans un étoilé Michelin, puis en Bourgogne. Quand je suis revenu, j’ai eu un changement de parcours professionnel avec une expérience dans le médical, dans l’assistance respiratoire plus précisément, avec du développement de secteur, de région, ouverture d’agences, etc… Quand j’étais sur Dijon, j’ai eu en tête d’arrêter la restauration pour travailler pour moimême, puis les années ont passés, mais c’était resté dans une petite case de ma tête.
Alors à quel moment votre histoire et celle de l’hôtel commencent ?
Anne-0livia : Je suis donc arrivée en 2007 et là, j’ai rencontré l’homme de ma vie à Bourges, Aurélien. On a eu envie de se lancer professionnellement. On a vu qu’on avait des parcours similaires, et qu’on avait chacun nos compétences professionnelles, on a voulu se lancer ensemble ! On s’est intéressé en premier à un établissement de Bourges qui, à l’époque, était en vente, mais trop important pour notre première acquisition. Et on a ensuite eu écho que l’hôtel Villa C était en vente et on s’y est intéressé. Le projet a été mené pendant neuf mois (notre premier bébé), ça s’est fait, on a acheté le fond et les murs et on a pris possession de l’hôtel en juin 2013.
Deux mois après, je tombais (réellement) enceinte de notre petite fi lle, Livia, qui a aujourd’hui neuf ans et demi. Quand nous avons acquis l’hôtel, il n’y avait que dix chambres. Il y avait un espace en rez-de-jardin qui n’était pas du tout exploité et qui a permis de créer deux chambres supplémentaires. Et puis, à un moment donné, on sentait qu’il fallait pousser les murs parce qu’on refusait du monde. On a eu l’opportunité d’acheter la maison d’habitation à côté en juin 2017. Le temps de trouver le cabinet d’architectes et de rencontrer les personnes qui allaient travailler sur le projet, les travaux ont commencé en septembre 2019 pour passer à 21 chambres en 2020 après la Covid-19.
Qu’est ce qui aujourd’hui fait la force de votre réussite ?
Aurélien : Il y a d’abord le fait qu’on est tombé sur des bonnes personnes durant nos expériences avant l’hôtel, ça, c’est une chance, mais aussi le fait de saisir les opportunités. C’était une autre époque, quand on travaillait bien et qu’on savait se démarquer, les gens venaient te débaucher. C’est un peu flippant au début parce qu’on se dit « Est-ce qu’on est capable ? Est-ce qu’on est à la hauteur ? Est-ce qu’on va réussir ? » Et puis, les gens nous poussent, ils nous font confiance. Après c’est une question de volonté, d’avoir envie de réussir.
Anne-0livia : Après, on a pas du tout l’esprit compétiteur, celui de marcher sur les autres ou de se comparer. Ce qui est valorisant, c’est de travailler en voulant évoluer et qu’un jour on vienne vous chercher pour travailler à l’autre bout de la France.
Aurélien : Et d’avoir une reconnaissance aussi des anciens. C’est quand on croise nos anciens chefs d’entreprise, anciens patrons, maîtres d’apprentissage, etc, et qu’ils ont le sourire et qu’ils nous disent « On est contents parce qu’on vous a apporté de bonnes choses, mais vous avez su les saisir». Mon papa me disait toujours : «Il faut que tu sois meilleur que ton chef.»
Anne-Olivia : Une de nos forces dans ce projet est d’être chez nous, d’êtres nos propres investisseurs et donc de prendre les décisions à 2 ! On fait ce qu’on veut quand on a envie, on fait des compromis, et c’est fluide.
Comment réagit votre entourage ?
Aurélien : Nos parents respectifs étaient commerçants, donc on avait déjà vu les avantages et les inconvénients. On leur a annoncé pendant des fêtes de Noël qu’on travaillait sur ce projet, et pour ma part, j’ai reçu beaucoup d’encouragements. Malgré les craintes sur l’aspect financier et la peur de la nouveauté, ils avaient confiance en notre engagement et notre investissement dans le travail.
Anne-0livia : Notre famille nous a apporté des soutiens différents, de par leurs expériences et leur savoir, mais que ce soit mes parents ou mes frères, j’ai eu un soutien total. Ils étaient même là quand on a signé, et ils nous ont beaucoup accompagné dans nos débuts pour nous apporter ce qu’il manquait dans l’hôtel, faire de l’intendance et du nettoyage, nous faire à manger quand on faisait beaucoup d’heures. Quand on a besoin d’eux, ils répondent toujours présents pour un petit coup de main.
C’est un projet très personnel qui a beaucoup d’âme en fait !
Aurélien : En l’espace de 3 ans, on s’est rencontrés, on a acheté une maison puis notre hôtel, on a vendu notre première maison pour apporter des fonds à l’agrandissement de notre établissement, et enfin on a fait construire notre nouvelle maison ! Notre projet a 10 ans maintenant, on a grandi, on a pris de l’assurance.
Anne-Olivia : Tout est lié, notre couple, notre projet, nos familles, notre fille. On fait tout avec notre instinct, on se décide très rapidement, on sent ou on sent pas les choses ! On est complémentaire et on fait attention à scinder les choses.
Aurélien : Pour éviter de tout mélanger, on ne parle pas de boulot dans le cocon familial, si jamais on a besoin à la maison, on demande à notre fille si on peut faire une parenthèse travail quelques minutes.
Est-ce que vous connaissez l’histoire de cet hôtel avant vous ?
Aurélien : Ce bâtiment existe depuis 1855, mais ça n’a pas toujours été un hôtel. Pas mal d’années en arrière, l’hôtel s’appelait «. le Croquis. », et c’était un hôtel de voyageurs, pour ensuite devenir «. la Veille. », un troquet dans lequel je venais jouer au baby, boire des cafés et des Gin Tonic, cinq ou six ans avant d’acheter l’hôtel. Depuis le baby est devenu un billard, mais la bouteille de gin et les cafés sont toujours là. C’est un marchand de biens qui en a fait l’acquisition en 2008 pour le vendre en immobilier, mais malheureusement, il tombe en pleine crise, et décide de réhabiliter le lieu en hôtel. Il ouvre donc la Villa C en juillet 2010 avec trois étoiles, et va passer quatre étoiles juste avant qu’on ne le rachète en 2013, le 4 juin.
Vos services s’adressent aux voyageurs mais aussi aux berruyers locaux.
Anne-0livia : nous avons le bar qui est accessible à la clientèle extérieure, avec une ambiance lounge au coin de la cheminée, dans un salon très cosy et chaleureux, ou l’ambiance un peu plus détente autour du billard tout en grignotant une petite planche. Nous avons également la salle de séminaire qui peut accueillir de 8 à 12 personnes et la privatisation des lounges qui pousse jusqu’à 70 personnes pour un cocktail dinatoire. Ces espaces permettent de proposer tout type de manifestation : un petit-déjeuner d’affaire, des entretiens professionnels pour sortir du cadre de l’entreprise, des entretiens de recrutement, des soirées professionnelles, etc..
Aurélien : Ici, tout est fait sur place et maison, et pour la carte on a essayé d’être un peu original pour apporter de la nouveauté à nos clients. Pour les vins, il y a les locaux bien sûr, mais aussi d’autres vins Français et étrangers, du bio, du naturel, etc… Pour les alcools, il y a des whisky français et locaux, mais aussi de la prune, de la mirabelle, de la poire, des choses très parfumées. Pour les planches de grignotage, on va retrouver du tartare de saumon et de crabe, des algues, des couteaux, des sardines, de la ventrèche de thon pour la partie mer, et pour la partie charcuterie, nous avons du jambon de boeuf, du porc séché, des steaks de saucisson, du jambon de Bayonne aux noisettes, un jambon aux cranberries …
Anne-0livia : Quand j’étais plus jeune, j’avais déjà des envies de chambres d’hôtes, et c’est ce qui fait aujourd’hui l’ambiance de l’hôtel, on reçoit les gens chez nous. Par exemple, hier après-midi, une dame qui devait attendre son train pendant une heure et demie a poussé la porte, et elle me dit « Tiens, je peux prendre un verre ? ». Je l’ai accueilli, elle s’est installée au coin du feu, elle a même commencé à grignoter parce qu’elle avait faim, puis elle me dit « Mais qu’est-ce qu’on est bien chez vous. J’ai l’impression d’être chez moi. ».
Quel est votre meilleur souvenir au Villa C ?
Nous avons accueilli plusieurs célébrités, mais celui qui nous a laissé un réel souvenir, c’est Francis Cabrel. Lors de son séjour, il avait la chambre numéro un en rez-de-jardin, et on l’entendait jouer de la guitare et chanter dans tout l’hôtel. C’est quelqu’un de très doux et calme, très respectueux.
Il y a eu aussi Matthieu Chedid, et lors de sa tournée, il faisait monter une personne différente du public pour jouer avec lui sur chacune de ses représentations. Donc la personne sélectionnée de Bourges est venue répéter avec lui dans le jardin, assis sur le muret, lui en train de gratter et elle qui l’accompagnait au chant.
T'as ti vu ce qu'en pense l'équipe ?
Anne-Olivia et Aurélien incarnent audace et convivialité. Un duo plein d’humour qui a réussi à transformé un rêve en une réalité dans ce projet passionnant. Leur approche haut de gamme se marie avec simplicité à une hospitalité chaleureuse. Maintenant vous savez que ce n’est pas «que» un hôtel, alors poussez la porte grise…
Interview réalisée dans l’hôtel Villa C le 15/12/2023
avec la participation d’Anne-Olivia et Aurélien.
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